L'indice français de durabilité des mobiles et tablettes abandonné
…et remplacé par une nouvelle étiquette énergétique européenne moins ambitieuse.
…et remplacé par une nouvelle étiquette énergétique européenne moins ambitieuse.
Dans un monde où la durabilité et la réparabilité des produits électroniques sont essentielles, la France avait engagé un grand pas en avant en introduisant l'indice français de durabilité des mobiles et tablettes. Cependant, cette initiative ambitieuse a été récemment abandonnée, au profit d’un texte européen, laissant les consommateurs et les défenseurs de l'environnement dubitatifs. Faisons ensemble un point sur cette affaire.
L'indice français de durabilité des mobiles et tablettes était une mesure prévue par la loi AGEC de 2020, avec une entrée en action en 2024. Elle avait pour but de fournir aux consommateurs des informations claires sur la durabilité et la réparabilité des appareils lors de l’achat (résistance aux chutes et aux noyades, résistance de l’écran aux rayures, protection contre les poussières, coût des pièces de rechange…).
Selon un rapport de l'ADEME, seulement 40% des smartphones achetés en France en 2020 étaient réparés après cinq ans d'utilisation. Cela signifie que la plupart des appareils finissent à la poubelle plutôt que d'être réparés, contribuant ainsi à l’augmentation croissante des déchets électroniques. L'indice français visait, en particulier, à inverser cette tendance en incitant les consommateurs à opter pour des produits plus facilement réparables, ce qui aurait pu réduire le nombre d'appareils jetés prématurément.
Malheureusement, malgré ses objectifs louables, l'indice français de durabilité des mobiles a été abandonné suite à une objection de l’Europe. La Commission européenne a en effet exprimé des inquiétudes quant à la création de cet indice, affirmant qu'il ferait double emploi avec l'étiquetage énergétique européen prévu pour 2025.
L'Europe (et la France) se dirige donc vers l'introduction d'une étiquette énergétique standardisée pour les smartphones et les tablettes : elle comprendra des informations sur l'autonomie de la batterie, l'efficacité énergétique, la résistance aux chocs et la réparabilité.
En pratique, cette nouvelle réglementation introduit cinq nouveaux critères, classant les appareils de A à G en fonction de leur efficacité énergétique (indice IV, voir l’illustration ci-dessous). Ces critères comprennent une indication de l'endurance de la batterie par cycle, exprimée en heures et en minutes par charge complète (indice VI), ainsi qu'une évaluation de la résistance aux chutes sur une échelle de A à E (indice VII). De plus, un indice de réparabilité noté de A à E (indice VIII) sera désormais inclus, tout comme l'endurance de la batterie exprimée en nombre de cycles avant que sa capacité de recharge ne chute à 80 % de la capacité initiale (indice IX). Enfin, un indice évaluant la protection contre la pénétration de poussières et d'eau sera également pris en compte (indice X).
Source : règlement UE n° 2023/1669
Cette mise à jour réglementaire inclut également les smartphones pliables, qui n'étaient pas initialement concernés. Cela avait suscité des inquiétudes parmi les associations militant pour la durabilité, craignant que les fabricants ne profitent de cette opportunité pour multiplier la production de ce type de téléphones, potentiellement moins durables.
Cependant, certains estiment que cette mesure ne sera pas aussi complète que l'indice français en termes de critères de durabilité et de réparabilité, ce qui pourrait compromettre, entre autres, les efforts pour réduire les déchets électroniques.
Ainsi, sans un système d'évaluation clair de la réparabilité des appareils, les consommateurs pourraient être moins enclins à choisir des produits durables et réparables. Cette situation pourrait augmenter le volume de déchets électroniques.
De plus, l'absence de prise en compte du prix des pièces détachées dans l'étiquetage énergétique européen soulève des inquiétudes quant à l'accessibilité financière des réparations pour les consommateurs. En effet, une enquête menée par l'association HOP a révélé que certains fabricants commercialisent des pièces détachées à des prix prohibitifs, rendant les réparations économiquement non envisageables pour de nombreux consommateurs : la réparabilité de ces produits est donc trompeuse.
En conclusion, l'abandon de l'indice français de réparabilité des mobiles marque un revers dans la quête de produits électroniques plus durables et réparables. Alors que l'Europe se prépare à introduire une étiquette énergétique standardisée pour les smartphones et les tablettes, il reste à voir si cette mesure sera suffisante pour répondre aux préoccupations croissantes en matière de durabilité et de réparabilité. Il est impératif que les consommateurs restent vigilants et continuent à soutenir les initiatives visant à promouvoir des produits électroniques plus durables, tout en exigeant une transparence totale de la part des fabricants et des autorités réglementaires.
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